Chaque année, des voyageurs explorent les plages sauvages et les eaux chaudes du Costa Rica, sans se douter qu’un danger invisible peut transformer une simple baignade en situation critique. Ce danger, c’est le courant de retour, un phénomène naturel discret mais redoutable, capable d’emporter en quelques secondes même les nageurs les plus expérimentés.
C’est quoi un courant de retour ?
Un courant de retour, ou rip current, est un puissant courant marin qui se forme lorsque l’eau poussée vers la plage par les vagues doit repartir vers le large. Cette eau s’échappe alors par un couloir étroit, créant un courant rapide et concentré.
Ce type de courant peut t’emporter loin du rivage en quelques secondes, surtout si tu essaies de lutter contre lui. Ce n’est pas la vague en elle-même qui est dangereuse, mais bien ce mouvement invisible et traître, qui agit discrètement sous la surface.
📍 Carte interactive : Les plages à risque au Costa Rica
Clique sur les repères de la carte pour voir le niveau de risque, les caractéristiques de la plage et les conseils de sécurité.
Playa Dominical
Playa Dominical est l’une des plages les plus emblématiques de la côte pacifique sud du Costa Rica. Située dans la province de Puntarenas, à environ 45 minutes au sud de Manuel Antonio, elle attire chaque année des milliers de voyageurs en quête de surf, de nature et d’authenticité. Entourée de jungle luxuriante, avec des vagues puissantes et une ambiance décontractée, c’est un véritable petit coin de paradis.
La plage est longue et exposée à l’océan ouvert, sans protection naturelle comme des récifs. Le fond irrégulier et les bancs de sable temporaires favorisent la formation de couloirs, parfaits pour les rip currents.
Même lorsque la mer semble calme, les courants peuvent se déclencher à tout moment, souvent dans des zones où l’on ne voit pas de vagues (ce qui les rend trompeusement attirantes).
Malgré sa popularité, la plage n’est pas toujours surveillée, surtout en basse saison.
Le poste de secours de Dominical est parfois actif en haute saison (décembre à avril), mais ne couvre pas toute la plage. Il vaut mieux ne pas compter uniquement sur la surveillance.
Playa Santa Teresa
Playa Santa Teresa, située sur la péninsule de Nicoya, est l’une des plages les plus prisées du Costa Rica. Réputée pour son ambiance bohème, ses couchers de soleil spectaculaires et ses vagues parfaites pour le surf, elle attire chaque année une foule de voyageurs venus des quatre coins du monde.
La plage est ouverte sur l’océan Pacifique, ce qui la rend idéale pour le surf, mais aussi plus exposée aux courants. Le relief sous-marin irrégulier et l’absence de barrière naturelle favorisent la formation de courants de retour invisibles.
En raison de la popularité du lieu, beaucoup de touristes s’aventurent à l’eau sans connaître les risques, notamment à marée montante.
Si tu es débutant en mer ou que tu viens avec des enfants, reste dans les zones peu profondes, et privilégie les plages plus abritées à proximité (comme Playa Hermosa, au nord).
Playa Hermosa (Jacó)
À quelques minutes au sud de Jacó, Playa Hermosa est une plage sauvage et spectaculaire, connue dans le monde entier pour la qualité de ses vagues. C’est un haut lieu du surf au Costa Rica, avec des compétitions internationales et une ambiance authentique, loin des foules de Jacó.
La plage est longue, droite, exposée de plein fouet à l’océan Pacifique. Elle reçoit une houle constante, ce qui en fait un paradis pour les surfeurs, mais un piège potentiel pour les nageurs.
Le dévers profond, la pente abrupte et le sol instable créent des conditions parfaites pour les courants de retour.
Playa Hermosa est peu fréquentée en dehors du surf, donc peu surveillée. Il n’y a presque jamais de sauveteurs en poste sur la majorité du littoral.
À marée haute ou en saison des pluies, les vagues peuvent devenir soudainement très puissantes, sans signe avant-coureur. Playa Hermosa n’est pas recommandée pour la baignade, surtout si tu n’as pas d’expérience en mer agitée.
Playa Esterillos
Située entre Jacó et Manuel Antonio, Playa Esterillos est en réalité un ensemble de plages, Esterillos Oeste, Centro et Este. Cette vaste étendue de sable brun, bordée de palmiers et souvent déserte, est un véritable bijou pour ceux qui cherchent la tranquillité, loin du tourisme de masse.
La plage est très vaste et exposée, sans baie protectrice, ce qui la rend vulnérable aux courants forts et aux vagues.
Le relief sous-marin plat et étendu favorise la formation de larges couloirs, qui peuvent apparaître n’importe où le long de la plage.
Il y a très peu de surveillance, voire aucune. C’est une plage locale, pas une zone touristique aménagée.Comme elle semble calme et peu profonde, elle donne une fausse impression de sécurité, ce qui peut piéger les visiteurs non avertis.
Playa Nosara
Située sur la côte nord de la péninsule de Nicoya, Playa Nosara est connue pour sa tranquillité, sa beauté naturelle préservée et son ambiance zen. C’est une destination de choix pour les familles, les yogis, les surfeurs et les amoureux de nature.
Mais attention, même si la plage semble paisible et accueillante, les courants de retour y sont bien présents, et parfois très dangereux.
Le fond sablonneux plat et les marées marquées créent des conditions idéales pour la formation de courants de retour larges et puissants, surtout à marée descendante.
L’ambiance relax peut donner l’impression que tout est sous contrôle, mais en réalité, la mer peut devenir imprévisible, surtout l’après-midi.
Nosara est une zone à la fois touristique et résidentielle, mais les services de sauvetage sont limités. Certains secteurs de Playa Guiones, à proximité, peuvent être partiellement surveillés, mais le reste de la plage reste sans encadrement officiel. Comme souvent au Costa Rica, la prudence personnelle est la première ligne de sécurité.
Playa Tamarindo
Playa Tamarindo est sans doute l’une des plages les plus connues du Costa Rica. Située dans la province du Guanacaste, elle est réputée pour son ambiance festive, ses couchers de soleil spectaculaires et son écosystème diversifié (elle borde un estuaire protégé).
Les courants de retour y sont bien présents, surtout à certaines heures de la journée ou selon les marées. La plage alterne entre des zones calmes et des zones de vagues puissantes, souvent sans distinction claire pour les baigneurs.
Des courants de retour peuvent se former rapidement, notamment près de l’embouchure de la rivière et autour des bancs de sable mobiles.
Playa Avellanas
À quelques kilomètres au sud de Tamarindo, Playa Avellanas est une plage encore relativement sauvage, appréciée pour sa tranquillité, ses couchers de soleil inoubliables et ses spots de surf réputés. Surnommée "Little Hawaii" par les locaux, elle offre des vagues puissantes et régulières qui attirent surfeurs intermédiaires et confirmés.
L’absence de récifs ou de baies protectrices rend la plage directement exposée à la houle du Pacifique. La combinaison d’un fond sablonneux irrégulier, de marées importantes et d’une pente douce favorise la formation de courants de retour discrets mais puissants.
Playa Avellanas est peu développée en termes d’infrastructure touristique, ce qui signifie aucune surveillance régulière, ni signalisation permanente. Les secteurs calmes visuellement, entre les zones de surf, peuvent être trompeurs et cacher des courants très actifs.
Même si la mer semble calme, évite de te baigner seul ou trop loin du bord, surtout à marée descendante.
Playa Ventanas
Nichée entre les falaises verdoyantes de la côte pacifique sud, Playa Ventanas est une plage aussi spectaculaire que méconnue. Son nom vient des deux grottes naturelles percées dans la roche, que l’on peut traverser à marée basse. Lieu de baignade prisé des locaux, elle attire aussi de plus en plus de voyageurs en quête de lieux hors des sentiers battus.
Mais cette plage, aussi photogénique qu’elle soit, est également connue pour ses courants de retour puissants, accentués par sa configuration géographique particulière.
Playa Ventanas se trouve dans une petite baie semi-fermée, où la mer peut sembler calme… mais où l’eau s’accumule et repart rapidement par des couloirs étroits vers le large.
Le relief rocheux autour de la plage canalise l’énergie des vagues, ce qui peut intensifier la force des courants de retour.
Les grottes naturelles attirent les curieux à marée montante, ce qui augmente le risque d’être piégé par les vagues ou les courants.
Il n’y a aucune surveillance officielle, ni poste de secours sur place. Et les secours peuvent mettre du temps à intervenir en cas d’urgence, la plage étant isolée.
Playa Coyote
Sur la côte ouest de la péninsule de Nicoya, Playa Coyote est une plage vaste, sauvage et encore peu développée. Loin des foules et des complexes touristiques, elle séduit les voyageurs en quête de nature brute, de tranquillité et d’authenticité.
Mais cette tranquillité a un prix : l’isolement de Playa Coyote rend toute intervention difficile en cas de problème, et les courants de retour y sont fréquents, voire violents à certaines périodes.
C’est une plage ouverte sur l’océan, avec peu de relief protecteur, ce qui signifie que les vagues et les courants frappent directement la côte.
Son fond sablonneux plat, combiné aux marées importantes, favorise la formation de rip currents larges et profonds, en particulier à marée descendante.
Playa Langosta
Située juste au sud de Tamarindo, Playa Langosta est une plage réputée pour son cadre plus calme et plus raffiné. Moins animée que sa voisine, elle attire les voyageurs en quête de tranquillité, de surf discret ou de balades au coucher du soleil. C’est une plage où l’on se sent vite en confiance.
Pourtant, malgré son apparence paisible, Playa Langosta est l’une des plages les plus exposées aux courants de retour dans la région. Et comme elle est souvent moins fréquentée, le risque passe facilement inaperçu.
Le mélange entre zone rocheuse et sableuse crée des irrégularités sous-marines propices aux rip currents. Le courant de l’estuaire adjacent peut aussi interférer avec le mouvement de l’eau, ajoutant à la complexité.
Les plages du Costa Rica sont magnifiques, mais elles méritent d’être abordées avec lucidité autant qu’émerveillement. Les courants de retour ne sont pas là pour gâcher ton voyage, ils te rappellent simplement que la nature reste plus forte que nous.
En connaissant les plages à risque, les bons réflexes, et en observant attentivement la mer avant de te baigner, tu fais déjà un pas vers un voyage plus serein et plus sécuritaire.
🎥 Pour aller plus loin, écoute la vidéo complète sur les courants de retour au Costa Rica.
Bon voyage au Costa Rica !